"Écorce d'orage" 3/9

"Soleil cou coupé" (1), Marisa Castro fait preuve d'une belle énergie poétique et refuse de se laisser enfermer seule dans la haine-amour de ce labyrinthe. Elle "siffle un air de rage", gronde, enrage, laisse éclater sa colère. Son cri est son fanion rouge, son fil ténu brandi vers la fragile lumière d'une issue incertaine. Elle avance souvent au bord de la nausée, d'une lancinante syncope, d'un malaise abscons, à la limite de la rupture et de l'implosion. "L'orage scarifie son écorce". Les organes se soulèvent en un "ouragan viscéral", une "perforation de l'instinct", "intestins palpitant" et son phrasé, "marqué au fer", connaît les haut-le-cœur de l'abandon, ceux d'un inconcevable esseulement.

(1) Guillaume APOLLINAIRE